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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 10:48

 

Même si la loi sur les retraites a été promulguée, elle n'est en rien définitive. Rien n'est encore joué. La bataille sur ce projet n'est pas achevée. Elle est à venir. Et la mobilisation peut imposer son retrait.

 

Dans la poursuite de cette réforme, le gouvernement a cherché à montrer qu'il avait le pouvoir d'écorner une partie de ce qui constitue la protection sociale. Et de quelle piètre façon : pas de dialogue constructif avec les syndicats, pas de concertation, et une loi votée à toute vitesse, avec des amendements dans le désordre. De ces grandes journées de grève et de l'attitude méprisante du gouvernement, il résulte du dépit, de l'amertume ainsi qu'un sentiment profond d'injustice.

 

Quand les banques périclitent à cause d'opérations financières viciées, ce sont des fonds publics qui les sauvent, qui les renflouent, sans contrepartie.

Quand les usines ferment, les actionnaires prennent au passage 10 à 15 % de dividendes en plus. Mais les ouvriers qui travaillent pour 900 à 1100 euros par mois, eux, se retrouvent sur le carreau.

Quand les membres du gouvernement usent d'un bon sens de mauvais aloi en expliquant doctement qu'on vit plus vieux et qu'il faut donc travailler plus longtemps, l'argument ne tient pas. Par le passé, l'augmentation de la durée de vie n'a jamais servi à abaisser l'âger de départ à la retraite.

 

Le sentiment d'injustice croît pour cette simple raison que le gouvernement gratifie les déjà privilégiés, en oubliant sciemment les populations moins aisées. Ce sentiment provient aussi du fait que tous les secteurs publics sont considérés par le gouvernement et le Medef comme autant de pactoles juteux, d'opportunités à saisir pour les marchés et les spéculateurs (les retraites représentent 240 milliards d'euros). Mais tant pis pour le montant des pensions, qui diminuerait...

 

C'est donc maintenant que le projet politique de Sarkozy est rejeté en masse par l'opinion qu'il convient d'unir les forces de gauche. Car deux modèles s'affrontent : celui de la concurrence, de l'insécurité sociale contre celui de la solidarité, de l'équité.

 

Une alternative est aujourd'hui possible pour proposer un modèle de société plus juste. En Grèce, et même en Grande-Bretagne récemment, des manifestations ont éclaté pour réclamer plus de droits. Les directives européennes sont largement critiquées.

 

Il est urgent qu'un projet collectif de gauche se construise, en intégrant intelligemment les difficultés de mise en œuvre qu'on peut imaginer. Chacun doit y apporter son implication, son ou ses idées, pour que tous ensemble, nous décidions de la société dans laquelle nous voulons vivre.

 

Des pistes existent. Pour les retraites, mettre à contribution les revenus financiers du capital rapporterait au bas mot près de 22 milliards d'euros. Dans ce sens, un pôle public   bancaire et financier aiderait à utiliser raisonnablement les profits, au service des populations et non des seuls spéculateurs. Sécuriser l'emploi et la formation semblerait judicieux en ce qui concerne la question du travail. Affirmer aussi l'attachement que nous avons pour la commune et les autres échelons que sont les conseils régional et départemental a aussi son importance. Et enfin, ouvrir des espaces d'intervention à la jeunesse pourrait apporter de beaux projets, emplis d'espoir et de force.

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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 17:10

Nous avons, d’un côté :

 

- Une Commission européenne qui prépare depuis des années le recul des acquis sociaux ainsi qu’un recul, sinon un gel de nos salaires et qui prône la disparition du système paritaire des retraites,

- Un gouvernement Sarkozy qui veut soigner l’image de la France auprès des agences de notation et conserver la bonne note de AAA1 ,

- Un gouvernement Sarkozy qui nie l’importance du mouvement social, qui refuse tout dialogue avec les organisations syndicales, malgré les mains tendues à plusieurs reprises pour des négociations,

- Un Sénat qui décide de procéder au « vote bloqué », permettant à la majorité de ne pas s’attarder sur tous les  amendements proposés par l’opposition,

- Un gouvernement Sarkozy, encore, qui tente de détourner l’attention de cette réforme par tous les moyens, en stigmatisant étrangers (lois sécuritaires), en recherchant l’affrontement social au moyen des forces de l’ordre, pour faire plier ce peuple qui, à plus de 70 %, rejette le projet de réforme et soutient l’action revendicative engagée.

 

Il cherche à dresser les gens les uns contre les autres en interprétant de façon erronée les différents modes d’action. Les actions des salariés sont de plus en plus montrées non pas comme une opposition au projet injuste du gouvernement mais comme une volonté de nuire à tels usagers, à tel corps de métier, à tels parents d’élèves… Bref, à écouter les membres du gouvernement, l’action populaire serait nuisible… au pays, au peuple.

 

Le contrôle des mouvements sociaux se durcit, en lieu et place d’un vrai contrôle des mouvements de capitaux. Les politiques économiques inégalitaires s’affirment, là où la solidarité n’a jamais été aussi nécessaire et réclamée. Les bornes d’âges de départ à la retraite sont repoussées alors que 6 salariés sur 10 sont déjà hors de l’emploi à ce moment-là…

 

De l’autre côté, les populations, les élus soutiennent le mouvement social.

Je rappelle à ce propos le vœu adopté à l’unanimité par notre Conseil municipal le 24 juin dernier, adressé au Président de la République, au Premier ministre et aux parlementaires :

 

« Oui, il faut :

- garantir le droit à la retraite à 60 ans, à taux plein,

- reconnaître la pénibilité par un départ anticipé,

- assurer une pension au moins égale à 75 % du salaire et en aucun cas inférieure au SMIC pour une carrière complète,

- stopper l’allongement de la cotisation,

- prendre en compte, dans le calcul de la pension, les périodes d’études et d’inactivité forcées.

Il y a de l’argent pour cela !

Le financement des régimes et la nécessaire revalorisation des retraites passent par l’élargissement de l’assiette de cotisation à toutes les rémunérations, le développement de l’emploi, une augmentation des salaires et une mise à contribution des revenus financiers des entreprises.

 

Je reste très attentif aux mesures qui seront prises. Et j’exprime ma détermination à soutenir l’action pour l’avenir des retraites et du système solidaire.

Il faut retirer ce projet de loi et négocier. Voilà l’issue.

 

1 Dans quel but ? Faire appel à une agence de notation est une pratique provenant du monde de l’entreprise. Plus la note est bonne, plus l’entreprise a des facilités pour emprunter sur les marchés financiers. Seulement, le système fonctionne quand tout va bien. Mais pas quand une crise surgit. D’autant que ces agences sont cotées en Bourse et donc soumises à résultats, à rendement…Peut-on comparer un pays à une entreprise, ou pire, à un produit, dans la mesure où le rôle d’une agence de notation, c’est l’appréciation du risque de solvabilité financière ? Je ne le crois pas.

 

 

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 17:10

retraitesM.JPG

 

Le dossier des retraites est à l’ordre du jour. Dans certains pays européens, la réforme du système a été entreprise tout au long de cinq années de concertation. En France, il doit être avéré que nous réfléchissons plus vite puisque 6 mois devraient suffire à conclure le débat : en effet le texte de loi sera voté dès septembre prochain.

 

Le débat naissant prend déjà la forme cent fois ressassée d'une communication encadrée, surveillée, uniforme, où les « éléments de langage », cette bécquée pour ministres au garde à vous, font office d’arguments imparables, d’autant plus imparables que tous les ministres les reprennent en chœur la bouche en cœur.

 

Les chiffres avancés par le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) se font volontiers alarmistes, puisque trois scénarios ont été imaginés pour 2050 : le scénario A où le besoin de financement de l’ensemble des régimes représente 72 milliards d’euros par an, le B où 103 milliards seraient nécessaires, et le C où il est fait état de 115 milliards à combler. A noter que  le A et le B se fondent sur un taux de chômage à 4,5 % après 2020, ce qui correspond au plein emploi. Au vu des choix économiques en vogue actuellement, il est peu probable que le plein emploi soit envisagé.

 

Pour répondre au besoin de financement, les propositions de la droite sarkozyste insistent sur l’inévitable report de l’âge légal de départ à la retraite, et bien sûr, sur l’inéluctable allongement de la durée de cotisation. Mais quel manque de franchise, d’audace et d’imagination. Et quel manque de lucidité sur la situation de l’emploi aujourd’hui.

 

Nombreuses sont les entreprises qui encouragent la retraite anticipée d’un employé dans sa 50e année. Nombreuses sont celles aussi à ne pas prendre le risque d’embaucher des jeunes, pourtant deux fois plus touchés par la crise que le reste de la population. Pourquoi vouloir alors retenir coûte que coûte des salariés âgés au travail ?

 

La vie active ne représenterait que 25 ans d’activité, alors même qu’il est nécessaire de cotiser plus de 40 ans, sans compter les « trous » liés au chômage ? Où est la logique dans ces orientations ? Ce qui est en jeu, c’est la baisse du niveau des pensions. Ce qui est voulu par la droite, c’est pousser à capitaliser, à constituer soi-même sa pension, en encourageant les fameux fonds de pension, soumis aux arnaques boursières, au détriment d’un système par répartition digne de ce nom mais pour le plus grand bonheur du Medef. C’est ce qu’expose le tract du PCF sur les retraites.

(sur le site du PCF >) link ou TRACT RETRAITE PCF TRACT RETRAITE PCF

 

Pourtant, il existe des solutions. Simples et faciles. Alors que les salaires augmentent peu, les profits des actionnaires de grosses sociétés et les profits bancaires ne cessent d’augmenter en dépit de la crise. Ce sont ces profits, cette financiarisation qu’il convient de taxer, ce sont les cotisations patronales qu’il convient d’augmenter, au lieu d’exonérer. Et il est urgent de créer de l’emploi pour les jeunes pour faire réellement baisser le chômage.

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