Dans les musées nationaux, faire mieux avec moins. Avec moins de moyens, avec moins de personnels. C’est à cette gageure que la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) entend parvenir, au nom d’une soi-disant « modernisation » de l’Etat.
L’offensive brutale de ce dernier, comme pour la sécurité sociale, comme pour la Fonction Publique Hospitalière, comme pour les collectivités territoriales, comme pour les universités, consiste à retirer progressivement les moyens d’agir, qu’ils soient financiers ou humains. Puis, la bouche en cœur, les ministres concernés de dénoncer le non respect des missions de service public, l’insuffisance, l’incompétence flagrante, l’inconséquence même de ces services, qu’ils ont eux-mêmes orchestré !
Il est d’autant plus facile alors, armé de ce prétexte, de dire que le travail n’est pas fait. Il est d’autant plus facile de nier le rôle de nombreux fonctionnaires. 670 postes d’ici 2011 seraient menacés. Prôner le recours à l’externalisation et dans le même temps, détruire le statut des fonctionnaires et des agents publics, sommer les musées de faire appels aux financements privés : ces trois notions deviennent trois éléments d’un discours prétendument logique et salvateur. Ils ne font en réalité qu’annoncer des dégâts énormes dans les milieux culturels.
La culture représente à peine 1 % du budget de l’Etat. Tant pis, il se désengage encore plus (les subventions diminuent…ou disparaissent) des missions qui devraient être les siennes en matière de promotion et d’accès à la diversité culturelle. Quelles marges de manœuvre dégagées sur un si petit budget ? 0,4 %. C’est peu. Il est même question de transférer des charges aux collectivités territoriales. Et si ces dernières n’ont plus les moyens d’entretenir tel patrimoine, que feront-elles ?
Le fonctionnement, la vie de nos musées est en jeu, la richesse des expositions temporaires aussi, le prix du billet pourrait bien augmenter, les possibilités de création culturelle sont en danger…
Il convient de sauvegarder les emplois et de maintenir les subventions pour tous les musées nationaux. L’on s’enrichit d’une visite au musée, mais on ne la consomme pas. L’Etat doit veiller à cet engagement qui est le sien de démocratiser la culture et de soutenir les services publics qui la diffusent. Pour que tous profitent au même titre de la beauté dans l’art.